Repenser les frontières externes et internes de l’entreprise

L’Entreprise évolue du fait notamment d’une concurrence exacerbée et du développement de nouvelles technologies. Son périmètre, ses relations avec son environnement, son organisation interne changent. Porosité, flexibilité, affranchissement des contraintes territoriales semblent les maîtres mots. Ces évolutions touchent toutes les entreprises, de la PME à la grande entreprise, et tous les domaines, de la GRH à la finance, du marketing à la stratégie en passant par les systèmes d’information. Bien sûr il y a des tendances à l’œuvre depuis de nombreuses années, comme l’externalisation de certaines fonctions et le recentrage sur le cœur de métier, ou encore les mouvements d’internationalisation et de relocalisation.  Mais aussi des évolutions plus récentes et plus novatrices remettent en cause les représentations traditionnelles de l’entreprise : participation de la cliente ou du client à la production d’un service, mise en commun d’une imprimante 3D, appel au financement participatif…
Et ce avec des enjeux multiples, comme l’engagement des salariés envers des entreprises qui privilégient la flexibilité, la réactivité et parfois le court terme.

Christophe Deshayes est intervenu en séance plénière des journées nationales du management pour traiter le volet digital de cette redéfinition des frontières internes et externes de l’entreprise.

Les Journées Nationales du Management
Education Nationale
Edition 2016 

Quelques exemples de questions

  • L’entreprise doit-elle encore fournir le poste de travail du salarié à l’heure où celui-ci, suréquipé à titre personnel, télétravaille de chez lui et apporte ses propres appareils dans l’entreprise (BYOD) ?

  • Entre salarié ou indépendant : les plateformes digitales ne conduisent-elles pas vers l’émergence d’un troisième statut ?

  • L’économie du partage facilitée par les plateformes digitales ne redessine-t-elle pas profondément la frontière entre propriété et usage ?

  • L’économie des services à la demande qui se développe avec les plateformes digitales de type Uber n’abat-elle pas la frontière entre professionnels et amateurs, en ignorant le droit social actuel ?

  • Les technologies dites collaboratives remettent en cause le lien fondateur de subordination qui existe entre l’employeur et le salarié. Jusqu’où cette remise en cause va-t-elle ? Est-elle comprise comme cela par tous les acteurs  ?

  • Les grandes plateformes digitales promettent à leurs clients la fin des entraves (frontières, intermédiaires) mais se placent elles, elles-mêmes en concurrence ?

Bibliographie de Christophe Deshayes

Uberisation : le temps de la contre-attaque, ParisTech Review, 21 janvier 2016

La publicité à l’heure des réseaux sociaux : l’enjeu de la subtilité , Réalités industrielles / annales des mines – Août 2014

Entreprise 2.0 : la nouvelle arlésienne ? Les Echos – décembre 2011

Extraits et citations

Accepter que les employés utilisent leur propres appareils pour téléphoner, échanger des courriels professionnels… (ce que l’on appelle le BYOD) modifie de manière vertigineuse et souvent insoupçonnée nos représentations de l’entreprise. L’entreprise ne décide plus de ses investissements, de ses outils et de la culture professionnelle de ses employés, c’est le marché qui s’en occupe !

Les patrons des plateformes digitales dominantes ne sont plus des businessmen, ce sont des hommes politiques. Ils veulent changer la société… donc les lois et ils s’organisent pour cela.

En matière de concurrence : les plateformes digitales pratiquent toutes le « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Certains parlent de nouveaux monopoles.

Faire tomber les frontières, c’est une autre manière d’innover. C’est venir se servir sans investir. C’est la méthodes des « barbares ».

Exemple de conférence sur ce thème
par Christophe Deshayes 

Conférence plénière donnée par Christophe Deshayes le 15 novembre 2016 sur le campus de l’ESSEC à Cergy Pontoise en présence de monsieur le recteur de l’académie de Versailles.

Témoignage

Les journées nationales du management 2016 sur le campus ESSEC de Cergy-Pontoise ont été ouvertes par plusieurs interventions de haut niveau. Devant 400 personnes, pour l’essentiel des professeurs d’économie et gestion enseignant en lycée et des inspecteurs de la discipline, le thème 2016 de la redéfinition des frontières internes et externes de l’entreprise sous l’impact du digital a été traité en particulier par Christophe Deshayes.

Prenant des exemples concrets issus de son expérience professionnelle, Christophe Deshayes a su montrer la profonde révolution qui s’amorce sous nos yeux, à laquelle les organisations et les citoyens sont inégalement préparés. Son propos -décapant- a suscité des échanges nourris avec la salle et lancé de belle manière ces cinquièmes journées du management.

Pierre VINARD
IGEN

 

Témoignage JNM 2016

Pierre Vinard
Inspecteur général de l’éducation nationale
Groupe Economie – Gestion

Les Journées Nationales du Management

Le groupe d’inspection économie/gestion du ministère de l’éducation nationale organise depuis 5 ans les journées nationales du management, un lieu de rencontre des enseignants de la discipline pour échanger et se tenir informés des évolutions de grandes questions touchant la discipline.

Ces deux journées se déroulent autour de conférences plénières et d’ateliers animés par des enseignants chercheurs mais également par des praticiens. Les quatre premières JNM se sont tenues sur le campus du CNAM à Paris mais l’édition 2016, la cinquième du nom, s’est tenue sur le campus de l’ESSEC à Cergy Pontoise avec 400 enseignants et inspecteurs présents.

JNM : une rencontre entre enseignants en économie et gestion

Programme des journées nationales du management 2016