Décrypter les enjeux de l’uberisation de l’économie
L’uberisation de l’économie a incontestablement été le Buzzword 2015-2016. Le terme est désormais mis à toutes les sauces. Il est devenu synonyme de concurrence sauvage et d’élimination inéluctable des métiers et des acteurs en place.
Le sentiment d’urgence véhiculé autour de ce terme à la mode par les medias et les consultants ne porte pas trop à la réflexion. C’est toujours dommage lorsqu’on se trouve en présence d’une transformation aussi radicale de l’économie et une décomposition/recomposition du cadre social et juridique. En effet, le phénomène est beaucoup plus complexe, subtil et ambivalent que ce qui nous est présenté. Et si les « barbares » marquent certes des points, le rouleau compresseur annoncé est sans doute plus fragile qu’il n’y paraît.
7èmes Universités de la Profession Comptable de l’Océan Indien
Quelques exemples de questions
L’uberisation n’est-elle pas la réponse à une insatisfaction profonde et durable du client ?
Les acteurs uberisés ne sont-ils pas les premiers responsables de leur uberisation ?
Si oui, les professions les plus décriées par leurs clients (assureurs, agents immobiliers, opérateurs telecom, banquiers…) subiront-elles les prochaines attaques de l’uberisation…Les plateformes digitales n’apportent-elles pas une expérience client indéniablement repensée et qui devient la référence pour les clients ?
Pour autant, ces sites ou applications sont très façiles à imiter…L’uberisation est-elle une économie du partage ou une économie des services de proximité à la demande ?
L’uberisation : signe-t-elle nécessairement la domination de toute un filière professionnelle par de nouveaux intermédiaires venus du digital (les plateformes) ?
Les pratiques des plateformes digitales sont-elles légales ?
Eléments bibliographiques
de Christophe Deshayes
sur le thème
Uberisation : le temps de la contre-attaque, ParisTech Review, 21 janvier 2016
Le cas DayUse.com : une pépite française de l’uberisation , Linkedin 7 décembre 2016
Extraits et citations
Uberiser, ce n’est pas faire pareil pour moins cher, c’est faire beaucoup mieux pour à peu près le même prix !
Ce n’est pas une disruption bas de gamme ou low cost, bien au contraire.L’uberisation, c’est une économie optimisée dans laquelle les « temps morts » ont été éliminés… ce qui plait généralement beaucoup clients mais beaucoup moins à ceux qui s’affairent à produire le service.
Uber n’est pas forcément l’acteur le plus représentatif de l’uberisation.
Les « uberisateur » veulent changer le monde et le forger à leur manière. Peu leur importe de ne pas respecter la loi actuelle puisqu’ils sont convaincus de représenter l’intérêt général, donc les lois de demain.
Exemple de conférence sur ce thème
par Christophe Deshayes
Conférence donnée le 3 novembre 2016 à Saint Denis de la Réunion
Témoignage
Consacrée aux « promesses de l’ubérisation », l’édition 2016 des U.P.C.O.I. cherchait à projeter les chefs d’entreprises réunionnais, chahutés par l’accélération de la culture de rupture, dans les schémas de réflexions imposés par la mondialisation de l’économie.
La conférence conclusive de Christophe Deshayes, en parfaite articulation avec la table ronde précédente qui réunissait des acteurs locaux issus de différents secteurs économiques a parfaitement relevé ce défi. Une réussite saluée par les 300 personnes (Experts Comptables, chefs d’entreprises, étudiants).